Croisière dans le Blyde river canyon

La nuit a été calme. On se lève à 6h30 et on quitte Talamati à 7h30. À 7h31, Axel s’exclame « oh des lions ! ». Marche arrière !!! Nous n’avons pas fait 1 kilomètre qu’on s’arrête déjà.

Un jeune couple de lions se réchauffe au soleil matinal juste au bord de la piste. On est à 4 ou 5 mètres d’eux (bien à l’abri dans notre voiture, bien évidemment).

Qui dit couple dit qu’ils peuvent potentiellement se mettre en action dans peu de temps. En période de fécondité, ils peuvent s’accoupler jusqu’à 50 fois par jour. Donc on attend… Et c’est une bonne idée ! On peut voir le mâle debout, dans toute sa splendeur.

Il nous a à l’oeil, je crois !

Quelle belle rencontre pour ces derniers instants dans le parc de Kruger ! Nous avons trouvé NOS lions nous-mêmes, nous avons pu les contempler sans autre voiture devant, sans bruit de moteur, et savourer ce tête-à-tête avec une proximité telle qu’on n’aurait jamais osé imaginer.

Ces 5 jours passés dans le parc national de Kruger ont été riches en rencontres et en émotions. Nous avons parcouru seulement la moitié sud du parc. Il resterait encore beaucoup à découvrir vers le nord mais cette durée nous semble idéale. Passer la journée dans la voiture à scruter la végétation pour y dénicher des animaux, ça peut être lassant. Donc nous partons avant d’être blasés ! Il est temps maintenant de rejoindre le troisième plus grand canyon du monde : le canyon de la Blyde river.

La plupart des points de vue et attraits du Blyde river canyon se trouvent sur sa rive gauche. Nous nous dirigeons dans l’immédiat vers sa rive droite pour faire une balade en bateau. J’ai réservé il y a quelques semaines pour la croisière de 11h et il faut arriver 30 minutes avant. On a 2h30 de route et on doit faire quelques courses, le timing est serré donc on ne traîne plus !

Croisière sur le Blyde river dam

Alimenté par plusieurs rivières, le lac formé par le barrage permet de faire une belle balade au pied des falaises colorées du canyon. On est ici dans la partie la plus au nord du Drakensberg. Déjà la route d’approche donne un aperçu des paysages.

Rien qu’en embarquant sur le bateau, sans avoir encore quitté le ponton, on est entourés de falaises vertigineuses.

Le guide nous montre des crocodiles qui lézardent au bord de l’eau. Plus loin il y a aussi des hippopotames. Ces deux espèces cohabitent souvent mais ne s’aiment pas beaucoup. Elles gardent leurs distances l’une avec l’autre.

Durant les 2 heures de croisière, les paysages sont magnifiques. On voit l’emblème du canyon de dos : les Three rondavels. Nous les verrons de face en fin de journée. Ces trois promontoires rocheux sont appelés ainsi pour leur ressemblance avec les huttes traditionnelles zouloues.

Nous allons jusqu’au visitor center pour pique-niquer. Je vous avoue qu’en voyant l’état de la route, on a hésité à aller au bout. Si le guide sur le bateau ne nous avait pas dit qu’il y avait un musée ici, on aurait pu penser que l’endroit était abandonné ! On sait en tout cas que le droit d’entrée qu’on a payé n’est pas investit dans les routes !

Le ventre plein, on part pour une courte balade en forêt (30 minutes aller-retour) jusqu’au pied d’une cascade. Il y a des arbres plutôt inhospitaliers dans cette forêt !

Ensuite il faut parcourir une centaine de kilomètres pour aller de l’autre côté du canyon, alors qu’à vol d’oiseau on est à 2 km ! Les paysages sont beaux tout du long mais la route est encore pleine de potholes, dont certains tellement énormes qu’on pourrait y casser la voiture si on y mettait une roue !

La route panoramique nous mène jusqu’au point de vue époustouflant sur les Three rondavels. C’est l’heure idéale pour la lumière, le soleil est assez bas pour mettre les reliefs en valeur et réchauffer les couleurs.

Le seul inconvénient de cette route panoramique, c’est qu’il faut payer à chaque point de vue. Au bout du compte ça fait une petite somme !

On s’arrête à Wonder view. La vue porte loin mais c’est déjà un peu dans l’ombre, ça ne rend rien en photo. Nous ne sommes plus qu’à 10 minutes de Graskop où j’ai loué une maison pour les deux dernières nuits du voyage.

Circuit du volcan Chinyero et Montaña negra

Située au nord-ouest de l’île, juste en-dehors des frontières du parc national du Teide, cette randonnée permet d’aborder les volcans les plus récents de Ténérife. L’éruption du volcan Chinyero remonte à la fin de l’année 1909. Le circuit complet (13 km) fait une sorte de 8 autour des 2 volcans Chinyero et Montaña negra. Nous avons choisi de décomposer la rando et de la faire en 2 fois. Je mets la carte issue de l’application Alltrails dont nous nous servons beaucoup :

Première partie – Randonnée autour du volcan Chinyero (8 km)

Le parking situé au départ de la rando étant complet, nous nous garons sur la TF-38, au niveau du Mirador de los Poleos (en bas de la carte). Se stationner n’est pas facile dans le coin ! De là, on marche un peu au bord de la route, puis un sentier permet de retrouver le chemin de randonnée. On marche dans la forêt de pins sur plus de 800 mètres, sans aucune vue sur les volcans mais au moins on est à l’ombre car le soleil tape déjà assez fort. Puis tout à coup, la végétation disparait et les vues sur les volcans s’offrent à nous. Le Chinyero en premier plan, le Pico viejo et le Teide en toile de fond.

Le paysage change encore et on regagne la forêt après avoir traversé le champ de lave. L’ombre est la bienvenue pour une pause pique-nique accompagnée de gros lézards pas farouches qui semblent intéressés par nos sandwiches. En poursuivant, on longe une coulée de lave très noire où poussent plein de petites fleurs jaunes. Le contraste des couleurs est très esthétique et c’est toujours surprenant de voir que la végétation s’accommode de ces sols volcaniques qui paraissent pourtant si hostiles.

Comme nous sommes hors des limites du parc national, Léo est autorisé à faire voler son drone. On s’accorde donc une nouvelle pause pour qu’il puisse faire ses prises de vues aériennes autour du volcan Chinyero.

Normalement, il faut environ 2h15 / 2h30 pour faire cette randonnée. Nous on aura mis près de 4 heures pour faire la boucle, avec une pause pique-nique et 3 arrêts pour faire voler le drone. On a tous trouvé cette rando facile et très belle avec cette alternance de paysages, entre forêts et volcans.

Deuxième partie – Montaña negra (6 km)

Pour cette partie de la rando (qui représente la partie nord du 8), nous prenons la piste qui part de la Montañeta en direction de la zone de camping « Arenas negras ». La piste est légèrement cahoteuse mais ça passe sans problème avec notre 5008. Ici le parking est immense, pas de souci pour se garer. Il y a aussi des tables de pique-nique, des barbecues et des toilettes.

La rando commence dans la forêt et on arrive assez vite en vue de la Montaña negra. Le sentier est bien tracé, pas de risque de se perdre. Il y a juste un passage dans la lave (rien de bien difficile) sur le flanc du volcan d’où l’on a une vue dégagée sur la mer et l’île de la Palma. Puis de nouveau on se retrouve sous le couvert des pins canariens. Il ne faut pas oublier l’eau, les casquettes et la crème solaire car l’ombre est malgré tout plutôt rare sur le parcours.

D’un côté à l’autre du volcan, les couleurs sont changeantes. Le sol est tantôt noir, tantôt rouge. Le vert tendre des pins canariens vient équilibrer la palette des couleurs. On fait une pause au niveau de l’intersection avec le circuit qui continue vers le volcan Chinyero, puis on contourne la Montaña negra par la piste qui passe juste à sa base. De ce côté de la Montaña negra, on voit particulièrement bien le Teide, point culminant de Tenerife (et de l’Espagne).

Las Roques de Garcia depuis Llano de Ucanca

Puisque la dernière fois Axel n’a pas voulu faire la boucle complète, nous retournons vers Las Roques de Garcia pour finir la rando et voir la partie basse, dans la plaine sédimentaire du Teide. Pour éviter la galère de chercher une place de stationnement sur le parking de Las Roques, nous nous garons au belvédère Llano de Ucanca. De là, on traverse entièrement la plaine avec le Teide en point de mire. Il y a un vent à rendre fou et les blousons sont de sortie malgré le soleil qui ne parvient pas à nous réchauffer.

La partie basse de la rando se fait sans aucun problème. Le panorama est magnifique.

Ensuite, le chemin grimpe dans la roche et ça se complique un peu. Je pensais que la montée serait plus simple et surtout moins longue ! Ma mère abandonne et décide de nous attendre au niveau du rocher nommé « la cathédrale » par lequel nous allons redescendre.

Arrivés au point le plus haut, on peut souffler un peu et profiter des vues sur les coulées de lave et tous ces pitons rocheux aux couleurs chaudes. On commence à avoir faim (il est midi passé) mais il y a trop de vent pour manger ici… et trop de monde aussi. C’est la grande transhumance des humains sur ce sentier !

Nous finissons la boucle en descendant depuis le mirador vers « la cathédrale ». Ceux qui font la rando dans le sens inverse ont l’air de souffrir du dénivelé autant que de la chaleur.

Faire la randonnées de Roques de Garcia depuis le mirador de Llano de Ucanca est une bonne idée. Certes, on parcourt 3 km de plus qu’en partant du parking de Roques de Garcia mais les vues lors de la marche d’approche sont top.

El Pijaral (ou Chinobre) dans le Parc rural d’Anaga

La randonnée prévue ce matin se situe au nord-est de Tenerife, tout au bout du Parc rural d’Anaga, et porte plusieurs noms : El Chinobre, el Pijaral, el bosque encantado… Comme il s’agit d’une Réserve naturelle intégrale, seules 45 personnes par jour sont autorisées à entreprendre cette rando et il est nécessaire d’obtenir une autorisation au moins 1 semaine au préalable sur le site Cabildo de Tenerife

Attention, des gardes forestiers vérifient les autorisations ! On a vu un petit groupe de jeunes faire demi-tour au pas de course pour leur échapper !

Je trouve que « el bosque encantado » lui va bien, surtout un jour nuageux comme aujourd’hui quand la brume envahit parfois le sentier. Il se dégage alors une ambiance enchanteresse, presque mystique. En revanche, pour les points de vues c’est moins le pied !

Randonnée El Chinobre

On démarre la randonnée (6,5 km – 300 m de dénivelé) au niveau du petit parking situé sur la gauche de la route, au kilomètre 4.8 en venant de la Ensillada. Le chemin est étroit, bien tracé mais parfois glissant et envahi de végétation.

Au Mirador Cabezo del Tejo, la boucle revient vers le parking par un chemin large et sans difficulté hormis sur la toute dernière partie ou on repique sur un sentier forestier étroit pour remonter au parking.

Le Parc rural d’Anaga est constitué de montagnes abruptes, de profonds ravins et d’une laurisylve (forêt primaire) dense et intacte. L’humidité qui règne presque constamment dans cette forêt apporte l’eau essentielle à son développement et favorise la propagation de mousses sur les troncs tordus. On se croirait de retour au Jurassique ou dans un décor de film fantastique ! Ce n’est pas sans nous rappeler les paysages du plateau de Rabaçal à Madère.

Sur le trajet vers Taganana, un rocher nous interpelle. Suivant l’endroit où l’on se place, il peut prendre l’aspect d’une tête de lion. Vous le voyez ?

On trouve un emplacement de choix pour pique-niquer : la playa de Benijo. Avec ses rochers émergeant de l’océan, elle a un côté inquiétant et fascinant à la fois.

Que ce soit sur le chemin de rando et même sur les routes, on croise vraiment peu de monde par ici. Et pourtant qu’est-ce que c’est joli et tellement différent des étendues volcaniques autour du Teide. On s’arrête fréquemment le long de la route pour observer les panoramas vertigineux.

Certains belvédères sont plus fréquentés, comme le Mirador de Cruz del Carmen qui offre une vue sur La Laguna ou encore le Mirador Pico del Ingles où se trouve une curiosité : el camino viejo.

Du côté du Teide : montanas Samara, la Botija, Roques de Garcia

Ce matin encore, la côte nord est sous les nuages. La météo annonce cependant un temps découvert sur le versant sud du Teide et ça tombe bien car c’est là-bas que l’on va.

En prenant de l’altitude après Santiago del Teide, les nuages se dispersent pour laisser place à un soleil radieux, comme prévu. Le vent est présent pour modérer les températures. Les conditions sont idéales pour entreprendre la randonnée vers les montagnes Samara et la Botija. Cet itinéraire, situé dans le Parc national du Teide, fait un peu plus de 5 km et compte 310 mètres de dénivelé (positif et négatif) pour faire le tour de la montana de la Botija.

On démarre au niveau du parking du Mirador de Samara qui est microscopique (on le voit sur la photo ci-dessous), donc vite plein, et il est impossible de stationner le long de la route TF 38. Nous avons de la chance car il y a juste une place qui vient de se libérer.

On commence d’abord par monter au sommet de la montana Samara. On adore ces paysages volcaniques parsemés de petites touches vertes formées par les pins des Canaries.

Le chemin part ensuite en direction de la montana de la Botija. Ça grimpe et il n’y a quasiment pas d’ombre ! En contournant la montana de la Botija, on profite d’une superbe vue dégagée sur le Pico Viejo (deuxième sommet de Tenerife) et le Teide derrière (point culminant). Cette randonnée est bien partie pour être ma préférée !

Sur le retour, au loin, on aperçoit les sommets de l’île de La Palma qui émergent de la mer de nuages. On trouve un bosquet de pins pour se mettre à l’ombre et pique-niquer dans ce cadre 5 étoiles en compagnie de quelques gros lézards. L’avantage de faire de tout petits parkings, c’est que ça limite considérablement la fréquentation des circuits de randonnée ; on est tranquille et on apprécie !

Nous reprenons la route TF 38 en direction de Los Roques de Garcia pour enfin faire la rando qui était prévue avant-hier. Au bout de seulement 4 km, un nouvel arrêt s’impose pour observer le Pico Viejo et le Teide sous un autre angle. Au premier plan, sur le flanc du Pico Viejo, on peut voir 2 cratères secondaires nommés Las Narices del Teide (les narines du Teide) et la coulée de lave noire qu’ils ont provoquée.

On s’arrête de nouveau au belvédère Llano de Ucanca pour la vue sur le Teide et los Roques de Garcia. Sans la Calima, c’est mieux qu’avant-hier !

Cette fois-ci, même s’il y a énormément de monde, nous trouvons à nous stationner sans problème sur le parking de los Roques de Garcia. Beaucoup de gens se contentent du point de vue au bout du parking, ce qui fait que le chemin qui permet de pénétrer dans ce décor minéral est relativement peu fréquenté. Il y a beaucoup plus de monde que sur la rando de ce matin mais l’affluence est tout à fait acceptable.

Encore une fois, ce que nous découvrons nous enchante. Ces formations rocheuses, toujours avec le Teide en point de mire, nous rappellent Arches ou Bryce canyon, ces Parcs nationaux américains qui nous ont tant plu. Axel est moins emballé, il en a marre de marcher et refuse de faire la boucle complète qui se termine par une montée assez raide après le rocher nommé « la Catedral ». On le laisse donc sur un rocher pour aller jusqu’au bout du chemin et faisons le retour par le même côté. Le kilométrage de la randonnée est le même (3,5 km) mais on évite ainsi près de 200 mètres de dénivelé positif.

El Roque Cinchado est l’un des emblèmes de Tenerife. Il figurait sur les anciens billets de 1000 pesetas.

Le Parc national del Teide, qui englobe l’immense caldeira de las Canadas, est sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Rien qu’en roulant au milieu de ces paysages volcaniques spectaculaires, on comprend tout l’intérêt de les protéger.

Une pause dans le jacuzzi et un excellent repas chez Tito’s bodeguita baissent le rideau sur cette journée assez exceptionnelle.

Tito’s bodeguita