Détente à Reykjavík

Un long trajet nous sépare de Reykjavík. 4 heures de route qui se font plutôt bien avec les conditions météo actuelles. Mais quand on voit le nombre de voitures dans le fossé, on devine que la tempête de la semaine dernière a donné du fil à retordre à quelques conducteurs ! On mesure encore une fois notre chance d’avoir eu beau temps et peu de vent pendant tout notre séjour.

On s’arrête à Vik pour faire des courses pour ce midi. On en profite pour monter jusqu’au cimetière qui offre une belle vue sur l’église qui domine le village.

Il y a tellement de vent aujourd’hui qu’on pique-nique pour la première fois dans la voiture. Le ressenti n’est pas chaud du tout avec ce vent. On arrive à Reykjavík en début d’après-midi.

Il n’y a pas grand chose à visiter dans cette petite capitale de moins de 140 000 habitants mais on voulait quand même y faire un tour. L’église Hallgrímskirkja est le plus haut monument du pays et représente des orgues basaltiques. Les maisons (en tôle pour la plupart) sont toutes colorées.

Après cette courte balade dans le centre-ville de Reykjavik, nous partons pour le Sky lagoon. J’ai réservé il y a 2 ou 3 semaines après avoir longuement hésité avec le Blue lagoon. Mais le Blue lagoon étant régulièrement fermé sans préavis à cause de l’éruption en cours sur Grindavik, la balance a penché pour le Sky lagoon, histoire de ne pas se retrouver sans rien.

C’est sympa de se baigner dans ces bains géothermiques à 40° quand il fait 10° dans l’air ! Les bains chauds sont une véritable tradition en Islande, il y en a partout. Installé en bord de mer, le Sky lagoon est le plus récent, il a ouvert en 2021. Il est moderne et cosy à l’intérieur et en harmonie avec la nature islandaise à l’extérieur avec sa maison en tuf, la roche volcanique et le bassin à débordement qui se confond avec la mer. Le cadre est vraiment magnifique.

Le must, c’est le bar immergé.

Il y a un mec avec un bonnet qui a voulu gâcher mon selfie !

On a voulu aller voir quand même l’environnement du Blue lagoon et s’approcher d’une des dernières coulées de lave du volcan actuellement en éruption. En fait, on passe carrément dans le champ de lave qui a traversé la route.

Notre vol retour étant à 6h demain matin, on dort à côté de l’aéroport. Pas très glamour pour la dernière soirée, d’autant plus que l’hébergement que j’ai réservé fait plus Ehpad que hôtel ! En plus un mec qui n’a pas de vie passe sa soirée à poncer jusqu’à plus de 22h alors qu’on aimerait dormir un peu avant que le réveil sonne à 3h45 !

Pas grave. Ce n’est pas cette dernière soirée que l’on retiendra de ce fabuleux voyage en famille. On a passé de supers moments, on a bien rigolé, on a adoré les paysages, la nature à l’état brut, les aurores boréales… L’Islande est un pays splendide. Une chose est sûre et certaine : on y retournera pour découvrir le nord et l’est qui sont encore plus sauvages et moins touristiques que le sud.

Dans quelques temps, on publiera la vidéo que Léo a commencé à monter mais il a plus de 500 rushes donc ça risque de prendre un peu de temps 😉

Aurores boréales

Cette nuit, je me suis réveillée d’un coup vers 23h45 (oui on dormait déjà ! Entre décalage horaire et fatigue des randos, on se couche tôt). J’ai regardé par la fenêtre car les prévisions étaient plutôt bonnes pour voir des aurores boréales. L’appli My Aurora forecast annonçait 38% de chances d’en voir. Un voile dansant dans le ciel m’a intriguée. Une aurore ? Un nuage ?

J’ai réveillé les garçons mais le voile a vite disparu. Pendant 5 minutes, plus rien. Léo s’est rendormi. J’ai décidé d’aller dehors pour mieux voir et, au bout de quelques minutes le ciel s’est animé. Il y avait des aurores boréales partout autour de l’hôtel. Magique.

Je n’avais pris que mon téléphone. Sans stabilisateur c’est compliqué de faire des photos nettes de nuit. Mais c’est pas grave, on est super contents car on avait l’espoir de voir des aurores boréales sans trop y croire. La meilleure période est l’hiver, quand le ciel est bien sombre ; fin avril, le ciel reste clair toute la nuit, il ne fait jamais nuit noire. Cela vient mettre la cerise sur le gâteau d’un voyage en tout point parfait et mémorable.

Múlagljúfur canyon, Fjallsárlón, Jokulsárlón, Svinafellsjökull

Maintenant que vous êtes familiarisé avec les noms islandais, vous savez ce qui est prévu au programme du jour !

Nous nous sommes levés assez tôt tous les matins donc aujourd’hui on prend notre temps et on profite du petit-déjeuner proposé par l’hôtel. On fait l’impasse sur l’huile de foie de morue mais les pancakes et un bol de Skyr devraient nous donner suffisamment de forces pour la rando dans le canyon de Múlagljúfur : 6,5 km et 450 mètres de dénivelé positif. Ça va grimper !!!

Ce canyon n’a été découvert que récemment et la rando n’est pas encore trop connue. D’ailleurs aucun panneau ne l’indique sur la route. Lorsqu’on arrive sur le parking, une seule voiture est stationnée. C’est parfait ! Dès le départ, le panorama sur le glacier Vatnajökull nous en met plein la vue. C’est magnifique.

On monte, on monte, on monte, on redescend pour traverser un ruisseau, puis on monte encore et toujours. C’est beau mais épuisant !

Arrivés en haut d’une crête, deux cascades se dévoilent, l’une à gauche et l’autre à droite. La cascade de Hangandifoss se révèle d’un coup et on découvre le petit bassin bleu à son pied. Elle est l’une des plus hautes chutes d’Islande.

On continue de monter vers le sommet. À partir des cascades, le chemin n’est plus balisé et parfois il faut chercher le meilleur itinéraire pour éviter les pièges. Il y a des plaques de neige et le sol est tellement spongieux par endroits qu’on a vite fait de se retrouver avec de la boue jusqu’aux chevilles.

Le sommet :

C’est pas le pied cette vue sur la canyon et le glacier en bas ?

Descendre ce chemin n’est pas plus facile que de le monter. Les garçons choisissent le chemin le plus court et le plus rapide en se laissant glisser dans la neige.

Moi je n’ai pas choisi la bonne voie, je me suis retrouvée entourée de boue et… j’ai glissé chef !

On a mis 2h45 à faire la randonnée, on a pris des coups de soleil et on a adoré. Sur le retour, on a croisé un peu plus de monde mais rien de comparable avec les sites plus connus. Pour le pique-nique, on part vers le glacier et la lagune de Fjallsárlón. On n’est pas bien là ?

L’étape suivante est l’une des plus touristiques d’Islande : la lagune glaciaire de Jokulsárlón avec ses icebergs qui se déversent dans la mer. Encore une fois, c’est splendide ! Jusqu’à présent, ce ne sont pas forcément les lieux les plus connus qui nous ont le plus plu, mais là il faut avouer que le site est à la hauteur de sa réputation.

La lagune étant reliée à la mer, les blocs de glace qui se détachent du front du glacier Vatnajökull dérivent sur le lac et sont chariés jusqu’à la mer. Les vagues les ramènent sur la plage de sable noir qui est surnommée « Diamond beach » en référence aux blocs de glace translucides qui jonchent le sable.

On a même trouvé Roméo, le chien de Vanessa et Raphaël en glaçon 😂

Un dernier petit glacier pour la route : Svinafellsjökull.

Juste à côté de notre hôtel, il y a la dernière église en tourbe construite en Islande : Hofkirja. Elle date de 1884. Elle est toujours l’église paroissiale du secteur (il n’y a pas beaucoup d’habitants dans le coin !).

On est encore claqués de notre journée. Entre le soleil, l’air frais, les randonnées, on est tous fatigués mais qu’est-ce que ça fait du bien !

Avant de partir, on voulait tester le digestif local : le Brennivin. C’est une eau de vie de patate… et c’est dégueu !

Fjaðrárgljúfur et le parc national de Skaftafell

La journée commence bien. Je me réveille tôt, avant 6h, et je vois l’église de Vik éclairée par les premiers rayons du soleil. A 7h, je laisse les garçons dormir et je pars faire un tour à la plage après avoir remis la machine à laver en route. Elle est censée sécher le linge mais hier soir ça n’a pas fonctionné, nos affaires sont trempées.

Je dois être quand même mal réveillée car, en marchant, je trouve que mes chaussures ne me tiennent pas bien aux pieds… je m’aperçois que j’ai mis les chaussures de Léo ! C’est la même marque mais il fait du 42 et moi du 36 😅

Je passe à la station service acheter des muffins pour le petit-déjeuner. C’est la seule boutique d’ouverte avant 9h. En Islande les magasins ouvrent tard. On va faire quelques courses avec Léo (il a récupéré ses chaussures !) et, en rentrant, on trouve Laurent et Axel en train d’essorer le linge à la main ! Décidément, nous n’avons pas réussi à comprendre le fonctionnement de ce lave-linge/sèche-linge !

Avec tout ça, on part de Vik à presque 10h pour le canyon de Fjaðrárgljúfur situé non loin du village de Kirkjubaejarklaustur. Ça va, vous vous faites aux noms islandais ?

Ce canyon n’est pas long mais il est très beau. Formé par la rivière Fjaðrá et la fonte des glaces, il s’étend sur 1,3 km de long. Ça doit être encore plus joli en été quand l’herbe est verte. A la sortie de l’hiver, toute la végétation est jaunie. La randonnée aller-retour fait environ 3 km.

Sur notre trajet, une cascade qui dévale la falaise derrière un hameau attire notre œil. Des chevaux profitent eux aussi des lieux. Les chevaux islandais sont trop mignons, ils ressemblent à des double poneys et certains ont encore leur poil d’hiver.

On s’arrête pique-niquer sur la route, au beau milieu d’une vaste plaine de sable noir avec une vue 4 étoiles sur le méga glacier Vatnajökull avant de le découvrir de plus près.

C’est le moment de la minute culturelle : le Vatnajökull est une calotte de glace composée de calottes glaciaires et de divers glaciers. Le Vatnajökull est un glacier à base chaude, c’est-à-dire que la glace du glacier se trouve au point de congélation de la surface jusqu’au fond. Actuellement, la superficie du glacier est d’environ 7 700 km2 (soit un peu moins de 8% de la superficie de l’Islande) et la glace peut atteindre 1000 mètres de profondeur. Il s’agit de l’un des plus grands glaciers d’Europe, bien qu’il ait perdu 15% de sa superficie au cours du siècle dernier. Le glacier recouvre sept volcans principaux, ainsi que des vallées et des gorges profondes. L’activité volcanique et la chaleur géothermique sont à l’origine de la formation de lagunes au fond du glacier et à certains endroits en bordure.

Plus parlant qu’un discours, la fonte des glaciers en images :

En 2018 il en reste un tout petit bout visible à gauche. En 2019 il a tellement reculé qu’on ne le voit plus.

On a prévu de faire une randonnée en boucle passant d’abord par Hundafoss, puis la célèbre Svartifoss dans son écrin d’orgues basaltiques, pour atteindre ensuite Sjónarnipa, un point de vue surplombant la langue glaciaire et la lagune de Skaftafellsjökull. Une rando de 7,5 km et près de 300 mètres de dénivelé positif. Une promenade quoi !

L’arrivée en haut d’une butte où le glacier se dévoile d’un seul coup est époustouflante. On voit toute cette étendue de glace, les crevasses, les plissements, les trace de cendres… et on se sent tout petit.

De retour à la voiture, on est tous les quatre crevés. On file se poser à l’hôtel Adventure Hof, à seulement 10 minutes du glacier. Activité de la soirée : étendre notre linge sur les radiateurs et bords de fenêtres !

On dîne au resto de l’hôtel et à l’heure où j’écris ces dernières lignes (21h24), les garçons viennent de se coucher et je ne vais pas tarder à faire comme eux !

La côte sud jusqu’à Vik

Le programme du jour est encore assez chargé ! Le sud de l’Islande regorge de cascades, glaciers, falaises, plages… de nombreuses raisons de s’arrêter souvent pour explorer toutes ces merveilles. Après une petite heure de route, on arrive à Seljalandsfoss.

Petit tuto linguistique : quand un nom se termine par foss c’est une chute d’eau. Quand il se termine par jökull c’est un glacier. S’il se finit par sárlón c’est un lac ou une lagune et par gljufur c’est un canyon.

Seljalandsfoss se voit de loin quand on arrive par la route 1 depuis l’ouest. Située sur le flanc du volcan Eyjafjöll – dont la violente éruption avait paralysé le trafic aérien en 2010 – elle est alimentée par la fonte des glaces de l’Eyjafjallajökull. Elle chute de 65 mètres de haut, au-dessus d’une falaise creusée qui permet de passer derrière la chute. Douche fraîche assurée !

Le long de la falaise, plusieurs cascades se succèdent desservies par un chemin. A 500 mètres de Seljalandsfoss, il ne faut surtout pas manquer Gljúfrabúi. Cette chute qui ne se termine pas par foss est cachée dans une grotte. Son nom signifie justement « occupant de la grotte ».

A quelques kilomètres se trouve la carcasse d’un DC 3 qui s’est crashé dans l’est du pays et a été déplacé ici.

Sur la route 1, une ancienne bergerie mérite un petit arrêt.

On poursuit sur la route 1, toujours vers l’est, avec comme prochain objectif une autre cascade. Ou plutôt plusieurs cascades. D’abord Skogafoss qui étale son beau rideau d’eau sur 25 mètres de large et une soixantaine de mètres de haut. Avec le soleil, des arcs en ciel se forment devant.

Un escalier permet d’aller au sommet de la cascade et de remonter le cours de la rivière où se succèdent d’autres petites chutes. C’est l’endroit que l’on choisit pour notre pause pique-nique, avec le bruissement de l’eau pour nous accompagner.

Juste à côté de Skogafoss se trouve une autre cascade : Kvernufoss. Elle semble un peu oubliée des touristes et pourtant elle mérite d’être connue ! La courte marche pour s’y rendre est très agréable, longeant la rivière encadrée de hautes falaises jusqu’à la chute d’eau.

Pendant que Léo filme, Laurent et Axel font une petite sieste dans la mousse. On passe ensuite vite fait devant l’écomusée de Skógar sans le visiter. Il retrace la vie d’autrefois en Islande.

Bon, on a vu assez d’eau liquide pour aujourd’hui, on change de décor. On va enfin voir de près ce qui donne son nom au pays : Iceland, la terre de glace. Le glacier Solheimajökull est tellement magnifique et envoûtant que je ne résiste pas à abuser du nombre de photos à partager !

Le Solheimajökull est une langue glaciaire de l’immense Mýrdalsjökull qui recouvre plusieurs volcans. A son pied, un lac réceptionne les icebergs qui se détachent du front du glacier qui fond inexorablement. Inutile de vous donner ses dimensions… elles ne font que rétrécir d’année en année. Les traces noires dans la glaces sont de la cendre provenant des éruptions passées.

Après le glacier, direction la mer. Le Cap de Dyrholaey culmine à 120 mètres. Ses falaises percées d’arches avec les plages de sable noir de chaque côté sont très photogéniques. Par contre il faut bien tenir les portières de la voiture car le vent souffle fort !

Allons voir la plage de Reynisfjara de plus près

Une bonne pizza à pâte noire chez Black Crust Pizzeria pour reprendre des forces après toutes ces randonnées, et au lit ! Tous les soirs on lutte pour ne pas se coucher avant 22h ! Le grand air frais et vivifiant ça fatigue !