Crater Lake National Park

Aujourd’hui nous partons pour l’un des points forts du voyage : Crater Lake. Ce lac a pris place dans le cratère créé par l’éruption du volcan Mazama (je ne vous encombre pas avec les dates, c’était il y a très longtemps, avant J.C.). Sa surface se situe à 1882 mètres d’altitude et sa profondeur est de 592 mètres au point le plus profond.

Pour l’occasion, nous avons mis le réveil afin de partir assez tôt et vers 8h nous sommes en route. Une route toute droite qui traverse les forêts de pins et file vers le sud de l’Oregon et la Californie.

Premier contact avec le lac à Merriam point.

On est à contrejour donc on décide de rouler jusqu’à la rive opposée et de revenir tranquillement en s’arrêtant aux points de vue et en faisant les randos qu’on a prévues. Une petite carte pour vous situer :

Nous voici donc à Phantom Ship overlook, au sud-est du lac. On ne peut pas aller plus loin car la route est coupée pour cause de travaux. Ils n’ont que 3 mois pour effectuer des travaux car le reste de l’année tout est sous la neige (il en tombe plus de 13 mètres par an en moyenne, d’octobre à juin !). Nous ne pourrons donc pas faire tout le tour du lac. D’ici on a un point de vue latéral sur ce rocher torturé qui évoque un bateau fantôme.

On s’arrête ensuite à Sun Notch où une courte balade offre plusieurs superbes vues sur Phantom ship. Le bleu profond du lac fait bien ressortir ce bateau imaginaire. Qu’est-ce que c’est beau !

Depuis la route on aperçoit les Vidae falls. Pas extraordinaires par rapport à toutes les magnifiques cascades qu’on a pu voir mais elles sont si près de la route qu’on ne peut pas les ignorer.

Nous prenons la direction de Rim Village pour faire un bout de randonnée d’environ 3 km jusqu’à Discovery point. C’est l’endroit où sont arrivés les premiers à découvrir ce lac en 1853, il n’y a pas si longtemps ! C’étaient des chercheurs d’or européens. Le premier nom qu’ils ont donné à Crater Lake est Deep blue Lake, en référence à sa couleur incroyable.

Tout au long de Discovery point trail, on ne perd jamais de vue Wizard Island, la seule île du lac.

Le pique-nique avalé, on continue sur la rive ouest jusqu’à Watchman overlook. L’objectif est de monter jusqu’à une ancienne tour d’observation qui surplombe le lac et ses environs. Il n’y a que 1,3 km pour s’y rendre donc ça monte sec mais la vue d’en haut est tellement sublime que ça vaut carrément le coup de faire l’effort. Plus on monte, plus c’est beau !

Mon grand angle ne suffit pas à capter le lac dans son entièreté tant il est immense.

Un feu de forêt sévit depuis 15 jours à la frontière nord-ouest du parc national (2 ou 3 km à vol d’oiseau). À ce jour, il n’est circonscrit qu’à 1% ! On suppose qu’ils laissent cramer en faisant juste en sorte que l’incendie ne s’étende pas. Derrière la montagne blanche, on voit les fumées et la partie qui a déjà brûlé depuis Watchman overlook.

La journée n’est pas finie, il nous reste une randonnée courte mais intense à faire. La seule qui permette de descendre sur la rive de Crater Lake : Cleetwood Cove. Elle est notée comme difficile sur la documentation du parc. 3,5 km aller-retour avec un dénivelé de 213 mètres. À l’aller ça va tout seul ! À ce moment là, j’essaie de ne pas penser à la remontée. Seulement en voyant les gens rouges, à bout de souffle, les mains sur les hanches, arrêtés dès qu’un peu d’ombre se présente, je me dis que je vais en baver !

En plus, en arrivant en bas on se rend compte que c’est finalement plus beau vu d’en haut 😅 D’ailleurs je me rends compte maintenant que je n’ai même pas pris de photos en bas !

Léo et Axel partent devant pour le retour. Et vous savez quoi ? Ce n’est pas si dur. Nettement moins difficile que ce à quoi on s’attendait.

On continue un peu la route vers l’Est mais on a le soleil en face et ce côté-là est moins intéressant. Il ne reste plus qu’à reprendre la route dans l’autre sens pour retourner à Bend et soigner nos coups de soleil !

Newberry National volcanic Monument

Le titre annonce le programme de la journée. Nous allons visiter quelques sites, à l’est de la chaîne des Cascades, formés par l’activité volcanique. Direction la caldeira du volcan Newberry qui, au fil du temps s’est remplie d’eau qui a donné naissance à deux lacs. Nous nous arrêtons au lac Paulina dont la profondeur atteint près de 76 mètres. Et pour explorer les rives du lac, nous louons deux kayaks.

L’exercice nous a donné faim ! On s’installe sur la terrasse du Paulina Lake Lodge pour manger des hamburgers de wapiti.

Sur le côté du volcan, on fait la boucle de Big obsidian lava flow, une coulée de lave qui présente une concentration importante d’obsidienne. C’est une roche volcanique vitreuse et lisse, très noire, riche en silice. On dirait vraiment du verre.

Quelques arbres tenaces et persévérants arrivent à survivre dans ce chaos minéral.

L’étape suivante est pour descendre au pied des Paulina falls, deux chutes jumelles hautes de 24 mètres. on les contemple d’abord d’en haut avant de prendre un court chemin pour se rendre à la base. La balade ne suffira pas à éliminer les burgers de ce midi…

On tente d’aller au tunnel de lave mais ça ferme à 14h30 et il faut avoir réservé. Comme je n’avais rien préparé pour aujourd’hui, je n’ai pas réservé ! Et de toute façon il est 16h donc c’est peine perdue. On va donc faire un tour du côté de lava butte, un petit volcan avec un champ de lave à sa base.

Là aussi on constate que la végétation s’accroche pour vivre.

Au loin, on aperçoit les sommets de la chaîne des Cascades. À droite de l’arbre, le Mont Bachelor.

Demain on prévoit de se lever tôt pour découvrir l’un des joyaux de l’Oregon : Crater Lake National Park.

Mount Rainier National Park – Paradise

Aujourd’hui on découvre la face sud du Mont Rainier, dans le secteur de Paradise. J’ai réussi à avoir le premier créneau de 9-11 h pour entrer dans le parc national. On fait un arrêt aux Reflection lakes dans lesquels, comme leur nom l’indique, se reflète le Mont Rainier.

La météo est encore parfaite aujourd’hui. On a de la chance.

Le parking principal de Paradise est déjà bien rempli mais on arrive à se caser entre deux voitures. On démarre la randonnée de Skyline trail vers 10h. Le chemin monte sec (539 mètres de dénivelé) et se rapproche de la base du sommet et des glaciers. On entend d’ailleurs la glace craquer et chuter à deux reprises. Le Mont Rainier abrite la plus grande superficie de glaciers des États-Unis (hors Alaska) et leur épaisseur atteint jusqu’à 228 mètres. C’est un peu le Mont Blanc américain.

Des marmottes font le show dans les rochers.

Il reste des plaques de neige par endroits. Il a neigé jusqu’en juin. Parfois on marche dessus, parfois cela oblige à contourner le chemin et avec la fonte, on a même des arches de neige. L’été ici ne dure vraiment que 2 mois, dès le mois de septembre la neige sera probablement de retour.

La flore et la faune, en l’occurrence les marmottes et les écureuils, agrémentent la randonnée.

Le visitor center et le parking ne sont pas encore à notre portée. Il reste du chemin à parcourir, d’autant plus qu’on a opté pour la version longue (9 km au total) alors qu’un raccourci nous faisait de l’œil !

À la fin de la rando, une dernière descente nous mène aux Myrtle falls. Une belle chute d’eau mais l’observatoire n’est pas grand et il y a trop de monde ! C’est d’ailleurs le constat global sur cette randonnée : les paysages sont magnifiques mais il y a trop de monde. Heureusement qu’ils ont mis des quotas journaliers avec les réservations !

Sur le chemin du retour vers Packwood, on fait un premier arrêt à Narada falls, puis Christine falls (pensée à ma cops de toujours) et enfin à Longmire où on été bâtis les premiers bâtiments du parc national à sa création en 1899.

Lorsqu’on sort du parc, on croise une file interminable de voitures à partir du guichet des rangers. Les gens qui n’ont pas réussi à réserver un créneau pour entrer ont la possibilité de pénétrer dans le parc national sans réservation, mais seulement avant 7h ou après 15h. Il est 15h50 et il doit bien y avoir 2 km de bouchons ! Je n’ose pas imaginer la foule qu’il y aurait eu sur la randonnée si tous ces gens-là avaient pu entrer sans restriction.

On s’arrête au lodge car il y a un rassemblement de vieilles voitures américaines qui intéresse les garçons, puis on boit une bière locale à la brasserie de Packwood. On adore l’ambiance !

La soirée se termine comme hier, un petit tour dans le jacuzzi et une partie de poker. Axel est le premier à perdre donc c’est lui qui prépare le repas (des pâtes à la sauce tomate, ça va, c’est à sa portée !).

Mount Rainier National Park – Sunrise

Le Mont Rainier est le 2e plus haut sommet des États-Unis et le point culminant de la chaîne volcanique des Cascades. Il culmine à 4392 mètres. Ce stratovolcan est toujours actif et pourrait se réveiller à tout moment, comme le Mont St Helens en 1980. Si cela se produisait, sa calotte glaciaire fondrait et provoquerait de terribles inondations. Mais pour le moment, il dort sous le soleil alors on va en profiter !

Pour la première année, le parc teste un système de réservation pour tenter de réguler le flux des nombreux visiteurs. J’ai donc réservé dès l’ouverture du planning pour le mois de juillet, le 1er avril. Malgré cette anticipation, je n’ai pas réussi à avoir le créneau de 9-11 h mais celui de 11-13 h. On fait donc une petite grasse matinée et on arrive au guichet des rangers à 10h50. Ça passe.

Aujourd’hui, on explore le flanc nord du Mont Rainier, dans le secteur de Sunrise. La randonnée du jour est Sunrise Rim avec un crochet par Shadow lake. Un circuit de 8,4 km, avec 337 mètres de dénivelé, qui va nous mener à 2188 mètres d’altitude. Déjà sur le trajet, le sommet se dévoile.

Entre les prairies fleuries, les lacs et la vue quasi permanente sur les glaciers du Mont Rainier, c’est un enchantement.

On passe devant Frozen lake, qui fournit l’eau potable du secteur, puis le sentier s’élève sévèrement, offrant une vue plongeante sur le lac.

Une grosse marmotte dévale la pente et passe devant les pieds de Léo.

Arrivés en haut de la crête, on se pose pour pique-niquer. On voit au loin, mais pas si loin que ça, les fumées du feu de forêt qui sévit depuis hier soir dans la vallée de Yakima. On pourrait croire à un nuage mais c’est bien un panache de fumée.

En France, on entend beaucoup parler des feux en Californie mais dans l’Oregon, l’Etat de Washington et au Canada, ça brûle énormément aussi. On voit sur ces cartes le nombre de feux et l’étendue des fumées. Certains incendies pourraient bien compromettre certaines randonnées prévues dans les jours à venir en Oregon.

Maintenant on redescend, c’est plus reposant que la montée ! On a alors une belle vue sur un joli lac turquoise.

On arrive ensuite à Shadow lake dans lequel les sapins se reflètent.

Avec la pause pique-nique, on a mis à peu près 3h30 à boucler cette rando. On termine par un petit tour au visitor center et on file au chalet pour une séance de jacuzzi suivie d’une partie de poker que j’ai fini par perdre sur tapis en duel avec Axel. Pourtant mon tas de jetons était bien fourni ! Je l’aurai demain !!!

Direction le Mont Rainier

On prend tranquillement la direction du Mont Rainier en faisant une pause aux magasins outlets d’Auburn (encore !). Axel n’a apporté que des shorts pour randonner alors que les températures annoncées au Mont Rainier sont proches de zéro le matin. On achète un bas de jogging dans un magasin de destockage, ça fera l’affaire.

Notre objectif est la randonnée de Naches peak. Quand on arrive au niveau du parking, on est dans les nuages ! Décidément ! Il fait assez beau partout autour mais ici les nuages stagnent. On poursuit sur 1 km pour retrouver le soleil afin de pique-niquer et on retourne ensuite vers le parking qui est toujours dans la brume. Tant pis, on se lance en espérant que le ciel se dégage.

On est garés en face de Tipsoo lake, recouvert pour l’instant d’une chape brumeuse.

La randonnée n’offre forcément que des vues limitées dans ces conditions, donc on se focalise sur le premier plan : les fleurs et les écureuils.

À peu près à mi-chemin, les nuages se dissipent et on commence à apprécier le paysage plus lointain.

Puis le soleil s’impose et on profite vraiment de la beauté des lacs qui rythment la randonnée, avec toutes ces fleurs qui apportent leur touche de couleurs jaunes, rouges, violettes et blanches. C’est magnifique.

Mine de rien, on a parcouru une partie du Pacific Crest Trail. Une partie infime de cette randonnée mythique de 4240 km qui suit les crêtes de la chaîne des Rocheuses, du sud de la Californie à la frontière canadienne. Il faut entre 4 et 6 mois pour le faire en entier. Avant de partir on a ré-regardé Wild pour se mettre dans l’ambiance !

On aura fait seulement 5 km des 4240 du PCT mais on a la photo du panneau !!!

De retour au Tipsoo lake, le soleil est bel et bien là et le ressenti est très différent maintenant. En moins de 2 heures, le paysage n’est plus le même.

Même le Mont Rainier commence à se dévoiler doucement.

En roulant vers Packwood, où nous posons nos valises pour 3 nuits dans un beau chalet au cœur de la forêt, on entre réellement dans le parc national du Mont Rainier.