Comme nous lever tôt ne semble pas avantager nos observations animales, on prend notre temps. Je me lève à 6h30 pour aller voir le soleil se lever sur la rivière Olifants pendant que les garçons restent au lit. Le panorama depuis la terrasse en contrebas du restaurant est grandiose.
Je suis d’humeur bucolique ce matin, de jolies fleurs attirent mon oeil.
Nous partons vers 7h30 en reprenant la même route qu’hier, la H1-4, en direction de Satara. On fait un crochet sur la piste S39 où des lions ont été vus hier… soit ils sont partis soit ils sont camouflés dans les herbes hautes de la savane car on ne les trouve pas. Nous retournons voir si nos lions sont toujours là sur la S147. Le couple a changé de place mais il est bien là et s’est même rapproché un peu de la piste. Au début, on n’aperçoit que le sommet de leurs têtes.
Puis la lionne se lève et ils font le petit câlin du matin !
On les observe un moment jusqu’à ce qu’ils se recouchent. On ne les voit quasiment plus. En revanche pas de trace des deux autres mâles. Nous avançons un peu pour tenter de les trouver, en vain. Nous revenons en arrière vers le couple de lions… ils ont disparu dans les herbes ! Impossible de retrouver l’endroit où ils étaient. On regarde nos photos pour essayer de localiser l’endroit où ils étaient mais rien à faire, on ne les voit pas. Une voiture arrive à ce moment-là, pas de chance pour eux, ils ne les verront pas. Ça se joue vraiment à peu de chose ; si seulement ils étaient arrivés 5 minutes plus tôt… C’est à la fois la magie et les aléas d’un safari.
Nous filons vers Satara pour y faire des courses pour le pique-nique car la boutique d’Olifants avait un choix très limité. En route, peu avant Satara, des voitures sont arrêtées. En regardant dans la même direction que les gens, Léo repère un guépard ! Tout comme les lycaons, il n’y en a que 120 dans tout le parc de Kruger. Nous sommes chanceux !
Il n’a plus de queue. On se demande s’il est né ainsi ou s’il a eu un accident.
Nous nous engageons sur la piste S100. Il parait que c’est un coin à félins. On a beau scruter les arbres et la savane, on arrive au bout en n’ayant vu que des babouins !
Avec les pluies de la nuit et de la veille, les rivières débordent sur les ponts.
On arrive alors en vue d’un gros embouteillage. Ah c’est bon signe ça !
On voit deux lionnes allongées. L’une d’elles se lève, elle boite sacrément, elle a une patte abîmée. Ce qui est dommage c’est qu’elles sont dans un endroit qui a brûlé donc le cadre n’est pas top. Dans les parcs nationaux, comme ailleurs, ils brûlent les herbes sèches pour régénérer la végétation.
Et d’un coup, on aperçoit de petites têtes derrière les pattes d’une des lionnes. Des lionceaux !!! Ils sont adorables. Ils finissent par se lever et jouent entre eux en poussant de petits cris. Ils embêtent pas mal leur mère aussi en lui grimpant dessus et en voulant téter. Au bout d’un moment, l’un d’eux s’approche des voitures. Il semble curieux.
Attention, photos très très mignonnes à suivre !
Là on peut dire que c’est la cerise sur le gâteau de voir des lionceaux ! Et sans l’aide d’un sighting board, ni d’un automobiliste sympa, ni de l’appli mobile. Juste le hasard qui, pour une fois, a payé.
Nous finissons par partir… enfin on essaie de s’extirper du bouchon ! Il y a des voitures dans tous les sens. On met bien 10 minutes avant de pouvoir passer.
Nous pique-niquons à l’aire de N’sweni (non clôturée alors qu’il y a quelques lions pas loin !) puis nous faisons un détour jusqu’au Sweni hide. Ici on peut sortir de la voiture et se mettre à l’abri dans une cabane qui donne sur la rivière. Il y a des oiseaux, des hippopotames, des crocodiles, des tortues et un troupeau d’éléphants arrive pour s’abreuver. C’est riche en faune par ici !
Sur la H6, un petit Grysbok se repose.
Sur notre trajet sur la H7, nous voyons encore un bel éléphant avec de grandes défenses et des girafes qui traversent la route.
On bifurque ensuite sur les piste S106 et S140 en direction du camp de Talamati. Laurent râle car elles sont en mauvais état, il y a pas mal de tôle ondulée, des passages boueux et des ornières dues aux récentes pluies. Et ça sur plus de 20 km ! On n’aimerait pas s’embourber ici car vu le peu de monde qui circule, on aurait des difficultés à trouver de l’aide. Et les garçons et moi n’avons pas très envie de sortir pour pousser !
Finalement on arrive à bon port (45 minutes pour faire 22 km !). Talamati est un bushveld camp. C’est à dire un tout petit camp perdu dans la savane, sans boutique, sans resto, sans réseau cellulaire et avec seulement 15 logements. Une véritable immersion en pleine nature.
Nous faisons un tour dans le camp. C’est calme. Seuls les singes vervet et les oiseaux font l’animation. Les premiers en allant voir dans les coffres des voitures s’il n’y a pas un truc à voler, les deuxièmes en chantant mélodieusement.
Comme il n’y a pas de resto, on fait un braai (le barbecue local) en utilisant du bois comme le font les sud africains. Au menu : steaks d’impala et de blesbok achetés à la boucherie de Skukuza. Et comme il fait nuit à 17h30, les garçons s’éclairent à la frontale.
Pendant que nous mangeons, on aperçoit des yeux briller dans l’obscurité. Les garçons croient voir un chat. Peut-être un chat sauvage d’Afrique ? Les yeux se rapprochent, l’animal se cache sous notre voiture puis finit par se montrer. Elle est craintive, dès qu’on avance vers elle, elle se sauve. Alors on la laisse tranquille et c’est elle qui finit par venir jusqu’à nous. Elle s’aventure même à monter sur une chaise, sûrement attirée par l’odeur des steaks, et fait sursauter Léo ! Axel sort son guide du Kruger pour comparer cette petite bête avec les images. C’est une genette. Elle est toute mignonne.
On part se coucher à 20h30, le ventre plein, contents de notre journée et heureux d’avoir vu cette petite genette. Je suppose qu’il est plus fréquent de voir ces animaux nocturnes dans un bushveld camp que dans les grands camps principaux qui sont moins calmes. Ça me conforte dans mon choix d’hébergement pour cette dernière nuit dans le Kruger.