A 100 mètres de l’hôtel, un atelier de sculpture sur bois permet d’observer la dextérité des balinais. Les hommes sculptent et les femmes s’occupent des finitions (ponçage et application de cire). Les principaux bois utilisés sont l’hibiscus, le bois de crocodile (le tronc présente des picots comme la peau d’un crocodile), l’ébène et le bois de santal qui est très odorant.
Sur la route pour atteindre le cratère du volcan, nous faisons une halte au Pura Kehen à Bangli, temple dédié à Shiva. De tous les temples que nous avons pu visiter depuis le début du séjour, c’est le plus beau. Bâti sur plusieurs niveaux en terrasses, abrité en partie par le feuillage d’un banian énorme, orné de sculptures en pierre volcanique qui côtoient les frangipaniers odorants, l’ensemble dégage une ambiance très zen. Pour y entrer, on passe par une porte monumentale sur laquelle est sculptée une tête de démon censé repousser les mauvais esprit à l’extérieur du temple.
La route grimpe ensuite sur le flanc du volcan et devient plus étroite et sinueuse. Le volcan, qui culmine à 1711 mètres, apparaît après un dernier virage avec son lac au premier plan. On distingue bien les coulées de lave issues des dernières éruptions.
On a la chance de déjeuner dans un bon resto face à ce beau panorama, puis nous reprenons la route en direction du temple de Besakih.
Ce temple, construit sur les pentes du Mont Agung – le plus sacré des volcans parce que le plus haut – est le plus grand de Bali. C’est le temple mère de l’île, qui accueille en fait une vingtaine de petits temples, dont celui de la famille de notre guide. Nous croisons de nombreux balinais venus pour une cérémonie, tous habillés de la tenue traditionnelle, les femmes portant des paniers d’offrandes sur la tête.
Pendant la visite, de gros nuages réussissent à passer le sommet du Mont Agung. On sent bien qu’une averse approche. En attendant, les teintes menaçantes du ciel nous permettent d’apprécier le contraste avec les merus du temple.
De nombreuses araignées gigantesques ont élu domicile dans le temple, tissant des toiles de 2 mètres de large pour certaines ! On ne se rend pas compte de la taille de la bêbette sur la photo, mais je vous assure qu’elle et ses copines sont énormes. De la taille d’une main (désolée, je n’ai pas voulu mettre la mienne à côté pour avoir une idée d’échelle).
Bali, c’est joli. L’île n’a pas usurpé son surnom de perle de l’Indonésie. Mais Bali c’est aussi ça :
Le problème du ramassage et du traitement des déchets n’est pas encore une priorité. Il y a bien, par endroits, des solutions proposées aux habitants mais elles sont payantes et trop ponctuelles. Du coup, on croise des décharges à ciel ouvert sur les bords de routes ou, comme ici, à proximité immédiate des lieux à forte fréquentation. C’est pareil à côté des marchés, par exemple. Là, à Besakih, les déchets consistent essentiellement en des restes d’offrandes – fleurs et paniers de bambou – mais souvent on trouve aussi des sacs plastique. Tous les soirs, il y a des brulots un peu partout pour faire disparaitre tout ça.
Et au milieu de ce foutoir vivent et jouent des enfants insouciants et toujours souriants.
Les enfants vendent des cartes postales pour rapporter des sous à leur école. Nous on fait des tombolas, eux ils vendent des cartes. Vu le nombre de touristes qui viennent à Besakih, c’est sûrement malin. A notre arrivée sur le site, une petite fille m’a fait promettre de lui en acheter. Elle a dû me répéter au moins 10 fois : « tu as promis à moi madame » ! Et alors que nous descendons les marches du temple pour regagner le parking, elle devait me guetter et se précipite vers moi en me disant encore « tu as promis à moi madame, tu achètes mes cartes ». Elle me vends donc un lot de 6 cartes (moches !) et je donne la monnaie à un petit garçon qui avait moins de bagou et donc plus de mal à vendre les siennes.
Sur le trajet, nous croisons au bord de la route une cérémonie de bénédiction… d’un cochon ! Dans le cadre d’une fête religieuse, les villageois préparent traditionnellement le babi guling, un cochon farci d’herbes et d’épices cuit à la broche. L’occasion aussi pour nous de jouer avec les regards des enfants.
Nous visitons ensuite le Kerta Gosa, un ancien palais de justice. Les fresques peintes sur les plafonds du balé représentent les supplices imposés aux coupables et aux impurs. Les fresques du pavillon flottant illustrent la vie du prince Sutasoha, une émanation de Bouddha.
Avant le dîner, nous prenons une navette à l’hôtel pour faire un tour à Ubud. C’est très vivant mais aussi très touristique. Il n’y a que des boutiques et des restos. Cela dit, l’ambiance est plaisante.
C’est la dernière soirée dans notre hôtel d’Ubud, que nous ne sommes pas fâchés de quitter. Passer la nuit avec des bêtes dans la chambre, ce n’est pas de mon goût ! Demain nous partons pour une autre île d’Indonésie : Lombok.