Les cascades, vous savez ce que c’est. Mais les Sasaks ?
Il s’agit de l’ethnie la plus représentée à Lombok. Les sasaks sont en grande majorité musulmans et vivent principalement de l’agriculture (riz, tabac). Ils pratiquent un islam modéré (par exemple, ils ne font que 3 prières au lieu de 5 par jour) et pourtant, Lombok est surnommée l’île aux 1000 mosquées. Les coupoles et minarets émergent partout, partiellement masqués par la végétation. Il doit y avoir autant de mosquées à Lombok que de temples à Bali, c’est à dire beaucoup !
Voilà pour l’intro culturelle. Maintenant, place au récit de la journée.
Nous partons à 8h30 de l’hôtel en compagnie de nos guides, Nathalie et David. La route côtière est splendide à partir de Senggigi jusqu’au nord de l’île. Nous longeons de belles plages bordées de cocotiers et traversons plein de villages où se tiennent des marchés. Puis la route s’éloigne de la côte et nous entamons la montée sur le flanc nord du Mont Rinjani, le volcan de Lombok. Actif et aussi haut que le Mont Fuji au Japon (plus de 3700 mètres), il est presque constamment auréolé de nuages et ses pentes sont très fertiles.
A Senaru, nous empruntons un sentier qui s’enfonce dans la jungle afin d’atteindre deux magnifiques cascades : Sendang Gile et Tiu Kelep. Le chemin en pavés alterne entre escaliers, passerelle sans garde-fou au-dessus d’une gorge profonde, passages dans la rivière… la balade est géniale, un vrai régal ! A un moment, on suit un canal d’irrigation qui emmène l’eau de la montagne dans les rizières situées plus bas. On entend des oiseaux, des singes qu’on distingue dans les arbres au-dessus de nos têtes, le clapotis de l’eau et le bruissement des cascades. Un régal je vous dis !
Je sais, la photo au-dessus est floue. Mais je réclame votre indulgence car avec les pieds dans l’eau (très fraîche), le courant, les galets glissants, les chaussures dans une main et l’appareil photo dans l’autre, pas facile de stabiliser !
On atteint la première cascade en 20 minutes environ.
Puis la seconde cascade, plus haute, encerclée par les falaises de pierre volcanique et la végétation. A notre arrivée, des courageux se baignent dans la piscine naturelle formée par la cascade. Vite refroidis, ils n’y restent pas longtemps ! Nous, sans nous baigner, nous sommes trempés quand même tellement la chute est puissante et nous envoie ses embruns. D’ailleurs, il est difficile de prendre des photos car l’objectif de l’appareil est vite moucheté de gouttelettes d’eau.
Cette très belle balade, d’environ 2 heures aller-retour, nous a ouvert l’appétit. On déjeune dans un restaurant avec vue panoramique sur les rizières d’un côté et la première cascade de l’autre.
Nous faisons un bref arrêt pour voir la plus ancienne mosquée de Lombok. Rien à voir avec les mosquées actuelles ! Elle est entièrement en bambou, y compris le toit, et entourée de jolies rizières dans lesquelles le ciel et les cocotiers se reflètent.
Vient maintenant le moment du voyage que Léo et Axel attendent impatiemment depuis longtemps. Nous allons rendre visite à des villageois sasaks qui voient passer peu de touristes. Les rues du village sont en terre battue et la plupart des maisons en bambou. Il n’y a qu’un seul point d’eau au centre du village. Les enfants déambulent pieds nus au milieu des poules et des chèvres. Le chef du village n’est pas présent mais un autre homme nous accueille pour nous montrer fièrement son village.
L’homme qui nous guide nous propose d’entrer à l’intérieur d’une maison. Il s’agit de la cuisine du village. Il y a, au milieu de la pièce, un grenier à riz qui sert aussi parfois de chambre nuptiale ! Son emplacement, isolé au centre de cette maison où personne n’habite, permet aux jeunes mariés d’avoir un peu d’intimité. Ici, la plupart des habitations abritent plusieurs générations et il doit être parfois difficile de s’isoler…
Le plus petit des enfants a une bouille toute ronde trop craquante. A chaque fois que Laurent le prend en photo, il veut voir le résultat sur l’écran de l’appareil. Il est trop mignon.
Le grand-père chique un espèce de mélange de tabac et je ne sais quoi d’autre. L’intérieur de sa bouche est tout rouge et il l’ouvre bien grand rien que pour nous ! Quelle chance !
Je remarque qu’il a les yeux bleus. Ça doit être très rare. Ou alors il a un problème. Tous les indonésiens que nous avons croisés ont les yeux foncés.
A la recherche des poux !
Comme nous avons apporté des stylos, des crayons de couleur et des petites voitures que les garçons ont voulu donner, on nous propose d’aller à l’école pour les offrir aux enseignants. Nous sommes accueillis très gentiment. Nous nous asseyons avec les instituteurs. Ils sont 8 pour 65 élèves et n’ont classe que le matin ! Nous discutons un moment avec eux et ils nous prennent en photo avec leurs téléphones, en souvenir de notre visite. C’est marrant car les enfants du village nous ont suivis et ils essaient par tous les moyens de voir par les fenêtres ce que nous faisons et surtout ce que nous avons apporté.
Le sous-chef du village tient à faire une photo souvenir avant que nous ne repartions. On s’exécute avec plaisir.
Cette dernière visite a été forte en émotions !
Sur le trajet retour, nous passons par la montagne et nous arrêtons dans la forêt des singes. Un bébé macaque tête sa mère l’air de rien. Un gros mâle tente d’agresser Léo sans raison ! Ils sont teigneux ces singes !
Pour le dernier dîner du voyage, nos gentils organisateurs ont prévu de nous emmener dans un restaurant de poissons et fruits de mer au sud de Senggigi. Nous aurions préféré choisir librement notre dernier resto mais prenons docilement le bus avec le groupe. Eh bien on n’aurait pas dû ! Le poisson était froid et sec, les crevettes archi cuites et froides aussi, même le riz était froid. Quant à nos boissons, elles sont arrivées avec le dessert ! Alors pour finir sur une note plus positive, on demande au chauffeur de nous laisser dans le centre de Senggigi pour aller déguster une dernière pina colada.