Du côté du Teide : montanas Samara, la Botija, Roques de Garcia

Ce matin encore, la côte nord est sous les nuages. La météo annonce cependant un temps découvert sur le versant sud du Teide et ça tombe bien car c’est là-bas que l’on va.

En prenant de l’altitude après Santiago del Teide, les nuages se dispersent pour laisser place à un soleil radieux, comme prévu. Le vent est présent pour modérer les températures. Les conditions sont idéales pour entreprendre la randonnée vers les montagnes Samara et la Botija. Cet itinéraire, situé dans le Parc national du Teide, fait un peu plus de 5 km et compte 310 mètres de dénivelé (positif et négatif) pour faire le tour de la montana de la Botija.

On démarre au niveau du parking du Mirador de Samara qui est microscopique (on le voit sur la photo ci-dessous), donc vite plein, et il est impossible de stationner le long de la route TF 38. Nous avons de la chance car il y a juste une place qui vient de se libérer.

On commence d’abord par monter au sommet de la montana Samara. On adore ces paysages volcaniques parsemés de petites touches vertes formées par les pins des Canaries.

Le chemin part ensuite en direction de la montana de la Botija. Ça grimpe et il n’y a quasiment pas d’ombre ! En contournant la montana de la Botija, on profite d’une superbe vue dégagée sur le Pico Viejo (deuxième sommet de Tenerife) et le Teide derrière (point culminant). Cette randonnée est bien partie pour être ma préférée !

Sur le retour, au loin, on aperçoit les sommets de l’île de La Palma qui émergent de la mer de nuages. On trouve un bosquet de pins pour se mettre à l’ombre et pique-niquer dans ce cadre 5 étoiles en compagnie de quelques gros lézards. L’avantage de faire de tout petits parkings, c’est que ça limite considérablement la fréquentation des circuits de randonnée ; on est tranquille et on apprécie !

Nous reprenons la route TF 38 en direction de Los Roques de Garcia pour enfin faire la rando qui était prévue avant-hier. Au bout de seulement 4 km, un nouvel arrêt s’impose pour observer le Pico Viejo et le Teide sous un autre angle. Au premier plan, sur le flanc du Pico Viejo, on peut voir 2 cratères secondaires nommés Las Narices del Teide (les narines du Teide) et la coulée de lave noire qu’ils ont provoquée.

On s’arrête de nouveau au belvédère Llano de Ucanca pour la vue sur le Teide et los Roques de Garcia. Sans la Calima, c’est mieux qu’avant-hier !

Cette fois-ci, même s’il y a énormément de monde, nous trouvons à nous stationner sans problème sur le parking de los Roques de Garcia. Beaucoup de gens se contentent du point de vue au bout du parking, ce qui fait que le chemin qui permet de pénétrer dans ce décor minéral est relativement peu fréquenté. Il y a beaucoup plus de monde que sur la rando de ce matin mais l’affluence est tout à fait acceptable.

Encore une fois, ce que nous découvrons nous enchante. Ces formations rocheuses, toujours avec le Teide en point de mire, nous rappellent Arches ou Bryce canyon, ces Parcs nationaux américains qui nous ont tant plu. Axel est moins emballé, il en a marre de marcher et refuse de faire la boucle complète qui se termine par une montée assez raide après le rocher nommé « la Catedral ». On le laisse donc sur un rocher pour aller jusqu’au bout du chemin et faisons le retour par le même côté. Le kilométrage de la randonnée est le même (3,5 km) mais on évite ainsi près de 200 mètres de dénivelé positif.

El Roque Cinchado est l’un des emblèmes de Tenerife. Il figurait sur les anciens billets de 1000 pesetas.

Le Parc national del Teide, qui englobe l’immense caldeira de las Canadas, est sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Rien qu’en roulant au milieu de ces paysages volcaniques spectaculaires, on comprend tout l’intérêt de les protéger.

Une pause dans le jacuzzi et un excellent repas chez Tito’s bodeguita baissent le rideau sur cette journée assez exceptionnelle.

Tito’s bodeguita

Les villages du nord de Tenerife : Icod de los vinos, Garachico, Masca

Le ciel est bas ce matin. Les nuages sont bien présents et même les sommets sont dans le brouillard. D’après la météo sur aemet.es, pas un coin de l’île ne semble épargné donc on reste sur la côte nord pour visiter les villages.

Icod de los Vinos

Icod de los vinos est surtout connu pour son « Drago milenario », un dragonnier millénaire qui n’aurait finalement « que » 500 ans. Quoi qu’il en soit, ce dragonnier est le plus vieux et le plus grand encore en vie. Cette plante arborescente, que l’on trouve uniquement dans les îles de la Macaronésie (Canaries, Cap Vert, Madère) et un peu au Maroc, est inscrite sur la liste rouge des espèces en danger de disparition.

Un peu plus loin, on trouve un arbre « réparé » (le pauvre devait être fendu en deux) et un autre dragonnier assez impressionnant lui aussi et maintenu par des câbles pour éviter sa chute (le vent souffle fort parfois ici).

Garachico

Notre deuxième étape est Garachico. Qui pourrait croire que ce petit village fut autrefois le port le plus important de Tenerife ?
Recouvert en grande partie par une éruption du Teide en 1706, le village a su renaître de ses cendres. On a bien aimé l’ambiance du cœur historique du village. C’est mignon et la vie semble douce par ici. La Semaine Sainte venant juste de prendre fin, l’église abrite encore les autels des confréries qui sont sortis lors des processions.

Los Gigantes

Tous les restaurants que j’avais repérés dans le secteur sont fermés en début de semaine. On décide alors d’aller jusqu’à Los Gigantes pour manger et pour voir les fameuses falaises géantes qui donnent leur nom à cette ville. En suivant les panneaux, on se retrouve dans le port de Los Gigantes où il est impossible de monter sur la digue. On ne verra donc les falaises que de loin.

Sur le chemin du retour, on tente une incursion sur la route de Masca. Depuis le belvédère, on s’amuse à regarder les voitures se croiser sur cette route étroite et très sinueuse. Force est de constater que certains conducteurs sont vraiment empotés, voire pas doués du tout et sûrement plus habitués aux autoroutes qu’à ces voies montagneuses ! Le plus drôle c’est quand ils croisent un bus 😉

Masca étant dans les nuages, on décide de ne pas descendre jusqu’au village et d’y revenir un jour plus clément. Le jacuzzi sur notre terrasse fera l’affaire pour passer la fin de la journée.

Edit : Voilà la route de Masca quelques jours plus tard, avec moins de nuages.

El paisaje lunar

Hier nous avons découvert l’Anaga, sa forêt primaire, son ambiance mystérieuse et fantastique. Aujourd’hui nous partons pour le volcanique Parc national du Teide. Pour rejoindre la route qui monte vers le Teide, le GPS nous fait prendre des rues que la voiture peine à monter à fond de seconde !

Premier arrêt le long de la sinueuse route TF 21 pour une fleur de pierre dans son écrin de pins des Canaries.

Il y a un phénomène fréquent aux Canaries qui s’appelle la Calima. Les alizés, qui sont des vents soufflant d’est en ouest dans la zone équatoriale, amènent dans leur sillage du sable du Sahara qui vient brouiller le ciel. Nous ne nous en sommes pas aperçu hier sur la côte nord, mais en passant aujourd’hui sur le versant sud de la zone montagneuse qui occupe tout le centre de l’île, c’est assez frappant.

On avait prévu de faire la rando autour de los Roques de Garcia mais il n’y a aucune place sur les parkings et on se dit que les vues seraient plus appréciables sans ce ciel brouillé par la Calima. On décide donc de mettre le cap sur le deuxième objectif de la journée : la randonnée jusqu’au « Paisaje lunar » (paysage lunaire).

Sur le trajet pour aller vers le village de Vilaflor d’où part la rando, nous faisons une pause photo au belvédère aménagé le long de la magnifique route TF 21 pour apercevoir le cône parfait du Teide, point culminant de l’Espagne (3715 m), et las Roques de Garcia à son pied. La Calima brouille bien le paysage.

Deuxième arrêt dans le village de Vilaflor pour acheter de quoi pique-niquer car on a tout oublié dans le frigo. On pourrait partir du village pour faire la randonnée mais cela ajouterait 5 km aller-retour et pas mal de dénivelé. Comme on aime les défis et la difficulté… on préfère avancer un peu en voiture sur la piste un peu cahoteuse parfois. On suit donc la piste « Madre del agua » sur plusieurs kilomètres jusqu’à trouver le petit panneau en bois.

A l’intersection peu après le départ, nous prenons à gauche pour faire la boucle dans le sens des aiguilles d’une montre. Le chemin monte ensuite tout du long, d’abord dans une forêt clairsemée de pins des Canaries. Ces grands arbres filiformes apportent une touche de couleur dans les paysages volcaniques. Profitant de l’humidité apportée par les nuages qui s’accrochent fréquemment aux flancs des volcans, ils ont la faculté de pousser dans ces sols qui semblent pourtant si arides et stériles. Leur autre faculté est de résister aux incendies grâce à leur écorce épaisse et riche en sève qui protège le cœur de l’arbre.

On passe devant des grottes formées dans la roche, des ruines Guanches (premiers habitants de l’île) puis on traverse ensuite une zone de roche claire et friable qui a été sculptée par la pluie et le vent.

Et on atteint enfin le fameux « paisaje lunar », pas très étendu et assez loin du belvédère. C’est joli mais on ne peut pas aller jusqu’au pied de ces petites cheminées de fées donc reste un peu sur notre faim ! Des hollandais à côté de moi comparent cela à Bryce canyon. Ok c’est le même type d’érosion mais on est quand même très loin des paysages grandioses de Bryce canyon.

On trouve un coin tranquille pour le pique-nique avant de faire la boucle retour.

On ne peut pas s’empêcher de faire de nouveaux arrêts sur les points de vues de la route TF 21. Décidément, cette route est un ravissement, à l’aller comme au retour on découvre des paysages magnifiques et très changeants.

L’impitoyable barranco d’Afur dans le parc d’Anaga

Arrivés hier soir sur les coups de 23h à l’aéroport sud de Tenerife, nous n’avons attendu « que » 45 minutes au comptoir Cicar pour récupérer notre voiture (à Lanzarote, nous y avions passé 3 heures interminables !). C’est donc en Seat Ibiza que nous avons pris la route. Notre location Airbnb étant au nord de l’île, nous n’avions pas envie de faire plus d’1 heure de trajet de nuit donc nous avons réservé un hôtel à Las Caletillas. L’hôtel Catalonia Punta del rey s’est révélé basique mais confortable et plutôt calme, avec un petit-déjeuner buffet très bien achalandé. On n’en demande pas plus pour une nuit !

Aujourd’hui, après quelques courses, nous prenons la direction non pas de notre location mais du Parc rural d’Anaga. Ce parc, situé à la pointe nord-est de l’île de Tenerife, occupe un massif montagneux culminant à plus de 1000 mètres et recouvert d’une dense forêt primaire. De nombreux belvédères sont aménagés pour profiter des vues plongeantes sur les paysages du parc d’Anaga et de la Laguna.

Le barranco d’Afur

Pour ce premier contact avec les paysages de Tenerife, j’ai sélectionné une rando qui semble réunir pas mal d’atouts : flore emblématique des Canaries, belles formations rocheuses, plage sauvage, falaises abruptes, itinéraire plutôt court et sans trop de dénivelé. Sur le papier, la randonnée du barranco d’Afur jusqu’à la plage de Tamadite parait donc idéale pour un premier jour. Les paysages sont en effet splendides sous ce beau ciel azur.

Annoncée de difficulté modérée, longue de 5,5 km pour un dénivelé de 200 mètres, cette randonnée s’avère plus difficile que ce que j’avais imaginé ! Sous 30° et un soleil de plomb, la chaleur renforcée par le caractère encaissé du barranco (barranco = ravin) est accablante et le relief nous donne du fil à retordre. Certains passages sont très raides et donc assez fatigants. Le chemin étant coupé à cause d’un éboulement, une déviation a été créée ; celle-ci oblige à descendre dans le fond du ravin, alors que le chemin initial restait en hauteur. Cette déviation rend donc la rando un poil plus difficile.

Deux conseils en cas de forte chaleur : il faut emporter au moins 1,5 litre d’eau par personne (nous avions 1 litre chacun et nous avons dû nous restreindre un peu) et faire la randonnée le matin à la fraîche ou l’après-midi pour bénéficier de zones d’ombre.

En fin d’après-midi, nous faisons une pause à La Orotava pour boire un coup. C’est qu’on a besoin de se désaltérer et de se mettre à l’ombre après cette rando éprouvante ! Puis à 17h, nous faisons connaissance avec les rues très pentues de Los Realejos où nous avons réservé un appartement dans une jolie maison canarienne du XVIIe siècle.

Balades à Lanzarote pour un dernier jour

Voilà, les vacances touchent à leur fin. Comme s’il était triste pour nous, le ciel est gris ce matin et il tombe même quelques goutes pendant qu’on fait nos valises. La question qui occupait notre esprit depuis hier soir trouve donc sa réponse : aujourd’hui ce sera pantalon et pas short donc pas besoin de se changer à l’aéroport ce soir !

Las Grietas volcanicas

Littéralement, « grieta » se traduit par craquelure. Nous qui avons adoré les slots canyons aux États-Unis, on a espoir que cette balade nous plaise.

On se gare sur un dégagement en bord de route, on grimpe un peu sur le flanc de la montaña blanca (à ne pas confondre avec la caldera blanca) et on trouve ces mini canyons, tout en ondulations, formés par l’érosion. Plus on avance vers le volcan, plus les parois sont hautes. Certaines grietas sont plus étroites que d’autres, c’est assez marrant de partir en exploration dans ces failles très photogéniques.

Pour trouver cet endroit, il faut prendre la route LZ 35 entre Tias et San Bartolomé. Un dégagement sert de parking, il faut traverser la route à pied et monter en direction des pylônes électriques (dit comme ça ce n’est pas sexy !). Voilà le point GPS : 28°58’24.8″N 13°38’09.4″W

Casa museo del campesino

La Casa-museo del campesino et le monument à la fécondité sont un hommage du duo d’artistes César Manrique et Jésus Soto aux paysans de Lanzarote. Le monument de 15 mètres de haut est un rappel des traditions agricoles insulaires et un hommage au travail acharné que doivent fournir les agriculteurs pour dompter la terre volcanique. Il est constitué de vieux réservoirs d’eau métalliques et représente un paysan avec ses fidèles compagnons de labeur : un âne et un chameau. C’est tellement évident que si je ne l’avais pas dit, je suis sûre que vous auriez reconnu chacun des protagonistes de ce monument 😉

Le musée est un joli ensemble de bâtiments conçus suivant les traditions locales : murs blancs, portes et fenêtres peintes en vert, hautes cheminées… Il accueille plusieurs ateliers d’artisans et un restaurant au sous-sol (réservé aux groupes je crois).

Arrecife

Je ne vais pas vous écrire un roman sur la capitale de Lanzarote. On n’a pas aimé ! Pour la dernière visite de notre semaine de vacances, c’est la déception. La moitié des magasins est à vendre ou à louer, les maisons sont délabrées, c’est assez sinistre !

On a hésité à déjeuner sur le Charco à Arrecife ou sur les hauteurs de Las Valles, alors en découvrant Arrecife, on se félicite d’avoir opté pour le restaurant Mirador de Las Valles !

Quelques photos quand même pour me faire mentir :

La restitution de la voiture chez Cicar est nettement plus rapide qu’à l’arrivée : 5 minutes à peine ! Volotea est toujours aussi irréprochable niveau ponctualité. On part à l’heure et on arrive à Bordeaux avec 10 minutes d’avance, de beaux souvenirs plein la tête et quelques coups de soleil sur le nez !